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Où l'espace est un gourou.
Comment ?
Juste une incision.
Entre l'âme et l'abandon.
Alors les derniers souffles nus
sont moins ravis, plus délaissés.
Karma LeKoran
Je ne suis pas ici
pour faire de la poésie :
ces vers inconstants.
Les vers, moi...Mais il y a pire.
Toujours pire.
Karma leKoran
Tartre et salive.
Poils de barbe.
Sang, poussière et terre.Encre et queue de pomme.
Juste un peu de répit.
Karma LeKoran
Sur le rebord d'une cloche
j'ai vu le reflet de la marée montante.
Pas un son.
Le lendemain la rouille est apparue.
Karma LeKoran
Te vivre pour me révéler, m'oublier.Déapprendre ton corps, ta voix, tes mouvements pour faire mal à ceux déjà tombés.Karma LeKoran
Ton absence s'émiettait.J'ai regardé partout.Tes côtes se sont gonflées.Alors j'ai criéHe ! Le Thoracique !Tu nous vois ?Puis tout a explosé.Karma LeKoran
enfantà concevoirl'éternitécomme une blessure enceinte ?Karma LeKoran
Sans paupières.
Sans taches.
J'arrive enfin à me voir.
Sans cette obscurité qui cligne des yeux.
Cette végétation, ce heurt.
Karma LeKoran
On m'a regardé ces mots : Vata Pita KaphaL'éther, le feu, la terre...Des idées humaines enfouies au coeur des aliments de l'Inde.Cette terre me voit disparaître.Safran, douleur antique.Pourquoi m'a-t-on crié ?Karma LeKoran
Est le nom de celui qui vient.
Le temps n'est pas sommaire ou idéal pour lui.
À peine une limite, un équinoxe rouillé.
Je deviens Peskara du Mortier.
L'envié des foules romaines.
Ivres de sang.
Dispersées dans le Colosseum impuissant.
Je les survole.
Elles sont un continent de chair.
Un pays écorché, sans peau, à vif.
Karma LeKoran
On croirait des lames ou des diamants.Les jours s'y découpent et les nuits m'entaillent.C'est doux et froid.
Cela n'a de sens que pour les gueux, les purs et les nains.Ceux-là sont mes frères, soeurs athées.Karma LeKoran
En moi un visage crie, se déforme, devient toi.Les ondes s'étranglent, se nient.Mon corps est une bouche ouverte.
Je disparais sans arrêt.Karma LeKoran
Et je serai sans rides.J'ai cliqué dans la lumière et tout s'est rompu.Le cartilage des ombres, les voix violacées, les mépris saturés. Ensuite, moi.Juste moi, c'est tout.Karma LeKoran
Tout est différent ici.
Les sons n'ont plus de hauteur.
C'est à peine si leur mémoire me rejoint.
Les cellules et les vaisseaux cohabitent pour la forme.
On dirait qu'il n'y aura plus rien. Plus jamais rien.
Karma LeKoran
J'irais m'y brûler.Ça porterait les ombres plus loin.Elles révéleraient ta forme entière.Non pas que tu sois une caverne.Ni même une métaphore du récit de Platon.Non.Seulement, l'éclairage ici, dans ta cage thoracique, me rappelle le regard fou des oisillons au fond d'un nid.Karma LeKoran
Parce que rien n'est complet dans cette arène.Rien ne permet d'assumer la survie de tes souffles.À peine le temps d'une implosion.Et encore...Il faudrait qu'elle te soit utile.Karma LeKoran
C'est ma façon de respirer.Être transpercé.Les rayons X sont une illusion.Une ligne absente.Même la chaleur a froid.C'est pourquoi tout est noir ici.Je t'offre mon profil et tes poumons suffoquent.
Karma LeKoran
Tu ne veux plus de moi.Je ne comprends pas.Suis-je trop vivant pour toi ?Trop près de ce qui t'effraie ?Aurais-tu peur du bonheur que je t'offre ?Pourquoi retenir ta respiration depuis si longtemps ?Karma LeKoran
Parce que mon sang n'en vaut plus la peine.Celui qui circulait en moi t'appartient maintenant.Il est en toi.Ce n'est déjà plus le nôtre.
Je ne sais pas comment cela s'est fait.C'est ainsi.Voilà tout.Karma LeKoran
Me voici à nouveau au coeur de ton corps.Cette fois je n'étouffe pas.Je me débats.Entre les yeux de Röntgen et la plaque sensible mon ossature se mêle à la tienne.Il n'y a rien.De la lumière, du vent ancien, une mauvaise mécanique.Nos profils ont froid et leur sang n'est plus.L'ionisation nous aura.Karma LeKoran.
Je sais...Nulle suie est digne d'une flamme ennemie.Est-ce une raison pour abandonner l'éclat ?Karma LeKoran
Mes visions brûlent.De cendres elles allègent le corps.Je ne suis plus là.Le dedans de ton corps feint le dehors.Quelle étrange substance imperméable.Quelle chaleur s'empare de mes yeux.Tout ce que je regarde prend en feu.Même la voix des petits enfants, des vieillards et des pinsons.Tout ce temps à ne rien faire.Juste un peu de salive sur la cendre de mes visions.Karma LeKoran