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Perdu dans son corps
devant l'horizon
sa tête a la couleur de la blessurele regard du doutela parole ancienne.Mon ami.
Karma LeKoran
Nulle seconde.
Nulle allée.
Les caméras défilent devant nous.
Pourquoi ?
Pourquoi photographiez-vous ?
Tout,
toujours,
partout ?
Karma LeKoran
Peut-être les flammessous les rochers ennemisn'ont-elles pas toutesété veillées.Karma LeKoran
Sans devise, ce qui dépose le crépuscule sous l'aube c'est le retrait du sommeil.Planant au-dessus du Gange, autrefois, je voyais briller dans l'eaule poignet des femmes saintes.Karma LeKoran
Comment savoir quelle inversion nous a saisis ?
Je ne sais plus...
Lorsqu'il y a des dissonances entre les désastres
les métastases se rangent toujours
de l'autre côté.
Karma LeKoran
Déjà qu'il nous a été difficile d'être enfermés dans cette cage.
Voilà que la jeune fille qui dessine par terre nous montre cette page.
Les oiseaux au loin ne sont pas nous.
Ce sont des signes faits par les humains pour nous représenter.
Ils n'en sortiront jamais.Vous n'en sortirez jamais.
Il y a pourtant des regards chez vous qui expriment l'émerveillement.
Pourquoi ne jamais les montrer dans vos dessins ?
Karma LeKoran
S'il y a là
la lumière
sans la clarté
ni le pardon
juste un peu de retenue
alors c'est le dernier élan
Karma LeKoran
Hier soir le soleil s'est en allé comme une roche honteuse.
L'éclat a passé droit son chemin sans même saluer la fin du monde.
À l'entrée de l'éther il a laissé une vibration pour moi.
L'écorce du feu sans les taches solaires habituelles.
Karma LeKoran
Être fulgurantne signifie pasavoir des volcanssous la langue,mais saisir l'étincellequi déclenchetout.Karma LeKoran
Mon âme floue
caritative et gelée
égale au secours
et au sommeil...
si seulement
une main amie
pouvait la voler
ou l'inventer.
Karma LeKoran
Les mille et un soleils souterrains,
zébrés de calcium et de sel,
rouillés de passions.
Quelque chose comme une oie d'acier,
une bombe amnésique,
un trajet qui coule.
C'est nous ça.
Karma LeKoran
Tapis dans l'herbe noirenos chers amis ont flairéla proie, le sang et le dernier souffle.Soeur Marie Constance de la Sauvegarde est sans doute morte maintenant.Karma LeKoran
Il a vules tertres éblouisles oies sourdesle petit singeet l'aïeul peint.Karma LeKoran

Sans retour.Au fond d'une caleune étoile agonisait dans une flaque d'huile à moteur.Les flots battaient les flancs du navire.Le vent assourdissait les voiles hissées.Elle est morte ainsi.Karma LeKoran
Je me souviensde mes vols anciens.Scrutant le solpour y trouver une carcasseje voyais parfoisun fou crier par les champs.Il me regardaitles bras étenduscomme si je devaisfondre sur lui.Karma LeKoran
Tu te souviens de Pétrarque ?
Perdu dans sa vallée,
semblable à une secte aimantée,
sac à prodiges,
il s'est élevé au-dessus du paysage
comme la brume au matin.
Karma LeKoran
D'étoiles se sont regroupées.Elles forment la Constellation du Vautour.Cet amas ancien flotteloin des ères sans années.Prêt à se dissoudrepour exploseren chaque oeil,c'est une bombe atomiqueoubliée au bout d'un cil :rosée infernale.Karma LeKoran
Exclus et recluses :
uppercut vénieldisent les poètes.
Karma LeKoran
Bel enfant mal aimé,adoration militaire.Ces traces agitées,sans sommeil,percluses et ratifiées.Karma LeKoran
La jeune fille a déplié son dessin.Il y avait dans ses gestesla lenteur des hérésies,la beauté des aléas.Il se dégageait d'elleun semblant de fin du monde.Quelque chose comme de la joie.Karma LeKoran
Dans les montagnesun monstre crie.Nous savions tous que là-haut,repensant à l'homme de Mary W.Shelley,du sang fraismaculait la neige sur son manteau.Karma LeKoran

À Dostoïevski et son frère.Ils ont marché devant la cage.
L'écrivain voyait en nous
l'âme d'un personnage,
l'ombre de l'homme,
le trépas du monde.
Barbe étincelante.
Karma LeKoran
Sans diresans comprendresans quérirderrière moiun double se trace
une parole autre que la leurla mienne prononcéese grave et s'égare.Karma LeKoran

La petite reine est morte.Dans sa poitrine,privée d'enfance,la nuitl'a chargée d'oubliettes meurtries.Karma LeKoran
Nous avons vu Giotto,mort dans son avion le Spica.La nuque cassée.Le visage en feu.La main tremblante.L'odeur d'essence brûlée.Le sang bouillonnant à travers ses yeux.Il expira un râle épais.Une déception écoeurante gisait là.Nulle.Karma LeKoran
Revoilà cette jeune fille qui nous dessine.
Elle est habillée.
Étranges ces humains qui doivent se vêtir...
Se dévêtir...
Se revêtir...
Pour mourir et devenir sans peau...
Comme nous...
Karma LeKoran
L'autre matin devant la cage
ce que vous appelez une femme a dit à une autre femme :
''Tout lui réussit.
Alors, tu comprends, ça me démolit''.
Kalimera et moi
on en a reparlé durant la nuit.
Karma LeKoran
À l'autre bout du monde,la Chine reçoit une femmequi pleure de reconnaissancedevant toutes ces offrandes, myriades d'attentions.Une nouvelle plénitude vibre en elle ; là-haut.Les Chinois écrivent Lao.Karma LeKoran
Elle s'approche de la cage.Ses grands yeux clairs scrutent notre désolation.Elle repense à Giotto son père.Elle réentend les paroles de Mattingly pendant la remontée du Lem.C'est là le plus loin qu'ils ont pu se rendre : la Lune.N'est-ce pas curieux...Karma LeKoran
Dans cette nuit fêléeles forces vives,les destins pliéset la non énergieont fait semblant d'être positifs.Mais c'est un leurre.Voilà pourquoi l'albâtre des Gueuxs'est fissuré.Karma LeKoran
Toujours foutoujours gris,le regard maladeil guette ce qui ne viendra jamais.Alors il s'enfoncevers le haut,là où plus rien n'attire le communet l'immortel.Karma LeKoran.
Les ravages se font au moment des érosionspuis s'éteignentpour mourir à nouveau.Karma LeKoran