skip to main |
skip to sidebar
Vous êtes des corps mous face à nous.Je vous regarde m'observer.La vie tragique des individus retors est liée à votre poésie.C'est le mal antique.Il me hante jour et nuit.L'horreur dans toute sa splendeur.Karma LeKoran
En face de moi, il y a une lionne qui ne cesse de tousser.
Dans la cage de droite il y a les ibis sacrés que nous devons supporter.
Ces pauvres bêtes doivent souffrir de dysenterie morale. Darwin a bien vu.
À chaque fois que le gardien vient nettoyer leur cage,
il s'esclaffe en anglais : '' Hoo la rius ! '' pour hilarious.
Comme si l'ibis tenait mal son genre, sa forme. Faut dire qu'avec un bec pareil...
N'est-ce pas grotesque...
Karma LeKoran
L'Antiquité me manque.L'envie de survoler l'errance, le midi et le rance.La narcolepsie comme style de vie, planer, sommeil bénit.La meilleure façon de faire plusieurs choses à la fois serait de tuer une foule d'un coup sec.Ça se voyait autrefois dans l'Antiquité.Karma LeKoran
''Ce n'est pas moi qui ai fait ces dessins.
Certains l'ont été par d'autres esquisses,
la nuit lorsque je dormais.
Plusieurs sont morts.
Ils n'ont jamais quitté le papier.''
Au lieu de dessiner, la jeune fille assise par terre
a récité ces mots dans sa tête.
Elle est devenue un derviche
à la Gaudi, saoule de vrilles minérales.
Karma LeKoran
''Couvre mon corps de tes vêtements,mon coeur de tes paroles,ma tombe de ta mort.Que tout puisse se terminer enfin dans la douceur et la simplicité,sans aucun retour,De grâce,sans aucun retour.''Telle fut la prière de l'enfant Tau au moment de se jeter du haut d'une chute d'eau à Castellserà.Karma LeKoran
Sous les brisuresl'éclat se tient coi.À peine nés,les débris s'unissent pour se reformer avec cohésion.Ils deviennent des grappes de sens, plus rarement des particules charmées.Karma LeKoran
''Nul vertige ne peut prendre place en moi.Peut-être ne suis-je pas née pour garder un secret.''Gabriella a pensé à cela en cherchant dans son sac à main.Karma LeKoran
La couleur donne du souffle aux odeurs.Ainsi naissent les signaux.Ils nous guettent.Sans nous voir, ils observent nos déplacements,nos traces, les chemins parfois sinueux,compliqués que nous empruntons pour aller d'un point à l'autre.Karma LeKoran
L'autre jour un cri nouveau s'est fait entendre près du bassin des hippopotames.Un cri bafoué, sans cran, qui essayait de déjouer toute ouïe.Ce devait être l'homme Tau.Karma LeKoran
L'essence est préservée de tout.La naissance au pied d'une montagne.La foudre au-dessus des vagues.Le vent qui arrache à sa guise.La guerre : petit enfant enragé pour qui chaque être vivant est un hochet.Karma LeKoran
Sans rien,absolument rien.Peut-être un saut,l'envol qui permet de repérer, la bête agonisante, dévorée, éventrée,seule au vent, derrière les siens,déjà loin.Karma LeKoran
Pour certains, cela a semblé vain,mais pour Gabriellace fut une manière de rester en vie,ou plutôt,d'être dans le camp des vivants.Karma LeKoran
Non pas la nuit noire des ténèbres,mais celle du sommeil,de l'inconscient lumineux,habité,surpeuplé de nos oublis.Karma LeKoran
Les mouches et nousaimons bien le carrouseldes odeurs irrespirables.Karma LeKoran
Manger un corps tout chaud, à peine mort, est une activité délectable lorsqu'on a faim.
Sinon cela est conceptuel, suspect, humain.
Karma LeKoran
Juste avant la fermeture du zoo,un jeune garçon est passé devant nous en criant :''He ! Luc ! N'oublies pas les 15, 4 et 5. C'est demain.''J'ai demandé à Dure LaSoie ce qu'il en pensait.Rien, m'a-t-il dit d'un coup d'aile.Peut-être vais-je le demander à Gabriella.Karma LeKoran
Les vautours voient tout,surtout lorsqu'il n 'y a rien.Karma LeKoran
Le ravissement bleuté de l'esprit.
Il y eut une petite luisance fétide,
quelque chose comme de la salive en poudre.
Karma LeKoran.
''Sans te dire que la brisée me répond et me comprend,
sans te dire que tous ces cris horrifient mes plaies et mes doutes,
je te regarde droit dans les yeux,
oiseau noir.''
Voilà ce qu'elle m'a dit l'autre jour.
Karma LeKoran
Affranchi, coupé et sans gallon j'ai vite compris qu'il me fallait changer.Les visiteurs viennent ici par centaines dans l'espoir de nous voir disparaître.Quelle étrange habitude vous avez : visiter.Karma LeKoran
Couteaux entrecroiséslames bigarrées, voilà les témoins de batailles cruelles.Pourquoi un simple objet nous transforme-t-il en douleur ?Karma LeKoran
Parce qu'elle est sinueuse et rare,la route qui nous mène à soi est souvent invisible.Les autres la voient clairement. Elle n'est pour eux qu'un chemin parmi d'autres.J'ai vu cela dans le regard d'un enfant cet après-midi.
Karma LeKoran
Briser la rage,recommencer la paix.Comment savoir ce qui convient ?Après tant de colère,d'adieu et de réconciliation,y a-t-il seulement un peu de place,d'espace pour le répit ? Je vois toutes ces questions dans la tête blonde et chaude de Gabriella.Karma LeKoran
Parfoisl'invention se casse.Ses mailles,endolories par trop d'usages,cèdent sous le poids des ratés.La tête des visiteurs en est pleine.Karma LeKoran
Puisque l'arôme se dépose
sous l'encens
l'oraison des dieux
s'élèvera au-dessus
des dires.
Karma LeKoran.
Little Boy sur Hiroshima le jour de la Transfiguration.Il a débouché sa carlingue et d’un coup, comme ça, 150,000 six août ont disparu à jamais dans la pleine lumière ionisée de l’atome. Neuf secondes,presque un automne. Karma LeKoran
Sans raison,
ravagés par un vide antique,
ils habitent
des lieux dépeuplés.
Parfois ils nous visitent
en famille.
Karma LeKoran
Peut-êtren'y a-t-ilriende plusque nous-mêmes...Karma LeKoran
Nos yeux noirs,doute bègue,ont longtemps cherché,erré,scrutél'épave chaudeabolie dans son sang,prête à disparaîtresous nos crocs et nos becs affamés.Ce serait grotesque, selon vous.Karma LeKoran

Je suis revenu au mondeet leur nuit a disparu.Karma LeKoran
Il y aura un bleu sans failleoù seul le pli aura droit au visible.Karma LeKoran